Entretiens avec Mlle Hildegarda

La nouvelle année allait bientôt commencée, et avec elle le flux incessant d'élèves dans son bureau. Car en tant que conseillère d'éducation principale, Mlle Hildegarda convoquait souvent les élèves qui lui paraissaient avoir des problèmes, ou qui tout simplement avaient fauté. Après un frugal déjeuner typiquement japonnais, Mlle Hildegarda arriva au lycée, devant son bureau. Une pancarte, désormais familière, indiquait "Mlle Hildegarda, Conseillère Principale d'Education". Elle avait refusé d'y mettre le sigle CPE, le jugeant tout simplement trop vulgaire. Elle se rappela rapidement de sa première année en tant que CPE, où elle fut choquée de voir son nom associé à une telle profession. Adolescente, elle en vait fait voir de toutes les couleurs à ses propres CPE, dont aucun n'avait tenu une année entière. Dégoutée par elle même, Mlle Hildegarda pénétra dans la pièce.
Celle-ci n'était pas très grand, on y casait à peine un bureau, sur lequel tronait un vieil ordinateur. L'absence de fenêtre rapetissait le tout encore plus. En effet il n'y avait au mur que des étagères, contenant différents dossiers personels, concernant les élèves en difficultés ou à problèmes. Elle les avaient constitué elle même et les actualisait régulmièrement. Cela lui permattait de suivre chacun, et de permettre à tout le monde de réussir. Dun moins s'en convaiquait-elle.
La plupart du temps lorsqu'un élève venait de son plein, gré, fait en fait assez rare, elle oobtenait toutes les informations désirée grâce à sa base de données sur tous les élèves du lycée. Elle connaissait tout le monde, et peu de choses lui échappait. Du moins le pensait-elle.
Elle s'assit sur sa chaise, et commença à pianoter sur son ordinateur. Non pas qu'elle avait déjà du travail, mais elle voulait observer les nouvelles classes, afin de prévoir où il ya de garnds risques de débordements.
De plus, maintenant qu'il y avait des élèves au pensionnat, elle était obligée de faire acte de présence à son bureau au cours de la journée.

Peu de temps après s'être installé, Mlle Hildegarda entendit frapper à la porte. Intriguée, elle invita cette mystérieuse personne à entrer. Apparu alors une nouvelle neko. Grande et brune, Mlle Hildegarda pensa d"abord avoir en face d'elle une personne convenable, car elle portait une simple chemise blanche ainsi qu'une jupe, quoique trop mini à son gout. Mais un détail la rebuta immédiatement : elle avait des écouteurs aux oreilles.
Quel manque de politesse ! Il serait bon que les parents éduquent correctement leurs enfants ! pensa-t-elle avant de se raviser. Après tout, elle avit fini par comprendre que nombreux étaient les nekos qui justement n'avaient pas eu d'éducation digne de ce nom. Éducation qui doit bien entendu être stricte.
Bonjour Mademoiselle. Pouvez vous enlevez vos écouteurs, je vous pris. Et que puis je faire pour vous ?
D'un geste elle invita la jeune femme à s'asseoir puis attendit sa réponse, tout en continuant de la jauger. Comme nombreux autres nekos, elle semblait avoir une lueur dans les yeux disant qu'elle avait déjà vécu trop d'atrocités.

-Bienvenu à Yaneko. Je présume que vous êtes Mlle Takumi. Je suis forte aise de vous voir ici, nous manquions de personnels encadrant. Je vous demanderais quelques précisions sur votre parcours. Quel est votre niveau d'étude, quel est votre parcours professionnel. De plus, j'aimerai savoir si vous êtes libre quelques soirs, afin qu'il y est une surveillante dans les chambres des filles. Vous devrez aussi me préciser si vous êtes actuellement étudiante, et si par conséquent vous avez d'autres horaires.

Mademoiselle Hildegarda tendit une fiche à Neiko, elle pris un stylo poser sur le rebord du bureau et se hâta de la compléter.

Code:

Nom Prénom: Takumi Neiko
Age: 23 ans
Diplômes: Aucun
Études en cours: Aucune
Expérience professionnelle: A travaillée 6mois dans un bar-restaurant
Plages horaires libres: N'importe

Elle s'inquiétait de l'image que la CPE pouvais avoir d'elle. En effet, Neiko n'avait aucun diplôme à notifier sur ce bout de papier, de plus elle n'avait que très peu d'expérience professionnelle. Elle espérait simplement que la CPE ne lui en tienne pas compte, après tout, La jeune neko avais bien compris que d'avoir une postulante pour ce poste de surveillante dans cette établissement était des plus cruciale et des plus attendu. Elle relit ce petit questionnaire, posa le stylo sur le bureau puis tendit la feuille à Mademoiselle Hildegarda. Neiko était pressée de pouvoir quitter ces lieux, des sueurs froides commençaient à parcourir son corps de toutes parts et elle sentait que les pulsations de son cœur s'emballaient de plus en plus au rythme de son angoisse.

*J'espère que cette CPE se contentera de ce questionnaire et me laissera enfin partir, j'ai besoin d'air mais surtout de ma musique. *

Neiko attendit avec stresse et impatience la réaction de Mlle Hildegarda.

Mlle Hildegarda reprit la feuille dûment complétée. A sa lecture, elle émit une grimace. Pas de diplômes, aucune étude en cours... Elle avait en face d'elle une neko qui a été privé de tout, elle s'en doutait. Yaneko était sans doute pour elle le dernier refuge possible. Mlle Hildegarda était heureuse d'avoir une surveillante à plein temps, mais elle s'inquiètait de son faible niveau scolaire : comment allait-t-elle pouvoir aider les élèves ? Mais bon après tout, elle ne serait pas la seule survaillante...
Elle créa sur son ordinateur un nouveau dossier, au nom de Neiko Takumi, qu'elle compléta par ces informations. Puis elle se tourna à nouveau vers la jeune neko.

Bien Mlle Takumi. Comme les cours n'ont pas encore commencé, il n'y aura pas beaucoup de travail. Juste surveiller dans les couloirs, et surtout le pensionat. Dans un premier temps, je vous demanderais d'etre de garde les lundi mardi et mercredi soirs. Il s'agit juste de rester dans l'établissement et d'aller voir régulièrement si tout se passe bien dans le pensionnat. Quand aux journées, vous ferez les mardi, mercredi et jeudi 12h-18h, les vendredi et lundi vous ferez 8h-12h et 14h-18h. Si ces horaires vous posent un problèmes à un moment de l'année, dites le moi. Je tâcherais de les modifier. En attendant, je vous remercis d'être passé me voir.

Mlle Hildegarda se leva et alla serrer la main de Neiko, puis se dirigea vers la porte et lui ouvrit la porte.

Je vous souhaite une bonne fin de journée. Profitez en pour visitez Yaneko, et vous installez, car vous commencez dès demain. Ah et une dernière chose. Vous avez l'air d'être addictive à la musique, mais je ne peux laisser une surveillante écouter de la musique avec son baladeur poendant qu'elle travaille, surtout lorsqu'elle sermonne un élève. Au revoir.

Mlle Hildegarda n'avait pas beaucoup travaillé aujourd'hui. Deux élèves, une professeur et une nouvelle surveillante étaient passé la voir. Les deux élèves lui semblaient être des éléments perturbateurs, surtout M Katsuky.Celui là, elle l'attendait presque à le voir tous les jours dans son bureau. Elle espérait qu'elle garderait toujours son calme, quoiqu'il arrive. Après tout, elle ne pouvait se permettre, en tant que membre du personnel éducatif de Yaneko, tabasser un élève. Faire à nouveau la une des journaux, pour une nouvelle affaire de violence, et cette fois ci sur le banc des accusés, voilà qui n'était pas dans ses projets. Elle n'avait guère confiance en Mlle Kimiko. Cette jeune professeure semblait par trop libertine, et comment dire... Enfin bref, elle sentait les ennuis. Mais par contre, elle était très heureuse d'avoir à ses côtés une surveillante, même si celle ci semblait avoir une légère addiction à la musique.

Désormais, je serais plus tranquille. Peut être pourrais je même passé des soirées normales, chez moi

Bien sûr, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Mais le temps est luxe, et elle n'allait pas s'en privé.
Mlle Hildegarda sorti, fermant son bureau à double tour. Elle voulait aller rendre visite à Mlle Natso. Elle voulait notamment savoir quels élèves étaient déjà arrivés, et qui se trouvaient dans quelle chambre.
C'est ainsi qu'elle se dirigea vers le bureau de la directrice, d'un pas énergique.

Mlle Hildegarda emmena alors Hitomi dans son bureau. Celle-ci la suivit.

Hitomi était émerveillée par ce pensionnat. On peut la comprendre, elle n'en avait encore jamais vu. Le pensionnat yaneko était donc le premier et elle eu envie de s'y installer tout de suite après y être entrer bien qu'elle n'en avait pas encore vu la totalité.

Enfin... elle eu envie de s'y installer mais un sentiment de peur l'envahi après que cette idée lui soit venue en tête.
En effet, Hitomi a toujours été exclue de la population. Elle n'avait pas d'amis et tous les humains de Wakayama avaient refusé de l'approcher. Hitomi avait toujours été mise à part et elle avait donc peur que cela recommence. Sa plus grande crainte était de ne pas être accepter par les autres élèves notamment par les élèves humains.

Hitomi eu soudain envie de s'enfuir mais elle se souvint alors qu'elle s'était promis de ne plus le faire.

" Où pourais-je bien aller de toute façon ? Les humains de Wakayama sont tous contre moi et ce sera sûrement la même chose dans les autres villes alors qu'ici... Ici, je suis sûre que je peux réussir à avancer... "

Hitomi décida alors de résister à cette envie et continua de suivre Mlle Hildgarda. Elle s'était dit un jour qu'elle devait oublier le passé et avancer, commencer une nouvelle vie. Cela allait peut-être pouvoir se réaliser, enfin...

Quelques instants plus tard, elles arrivèrent devant la porte du bureau de Mlle Hildegarda. Hitomi eu un sentiment de peur comme elle ne l'avait jamais encore ressenti auparavant.

" Que m'arrive-t-il ? Ce sentiment... jamais je ne l'ai ressenti à ce point auparavant. J'espère que ça va bien se passer. Je n'ai pas envie de partir d'ici... "

Dans sa tête, Mlle Hildegarda pensait, s'interrogeais sur cette jeune neko. De toute évidence, ses parents, si elle en avait, ignorait où elle était. Mlle Hildegarda devait impérativement éclaircir sa situation avant de l'inscrire à Yaneko.
Rapidement, elle mena la jeune fille à travers les couloirs, jusqu'à son bureau, qu'elle ouvrit. Elle alla s'asseoir, et fit signe à l'inconnue de s'asseoir devant.

Bien mademoiselle. Vous désirez donc étudiez à Yaneko. Vous devez comprendre que cette situation nous cause quelques problèmes administratifs, et ce pour plusieurs raisons. Comme je vous l'ai déjà dit, ce pensionnat est fait à la base pour les nekos, bien qu'il y aient aussi quelques humains. Je suppose que vous avez découvert par hasard le passage menant jusque ici. Cela arrive quelques fois.

Elle regarda la jeune neko assise en face d'elle. Elle semblait avoir peur. Elle avait en effet le visage fermé, et elle se triturait les mains.

En temps ordinaire, c'est plutôt Mlle Natso qui accueille ces élèves...

Mlle Hildegarda ne savait pas trop comment s'y prendre. Elle se doutait que cette fille avait vécu déjà des horreurs, mais cependant, elle ne devait pas trop faire preuve de compassion. D'ailleurs, il y avait bien longtemps que Mlle Hildegarda avait oublié ce que le mot tact signifiait. Après un court silence, elle reprit la parole.

Pour commencer, j'aurais besoin de votre nom, de votre âge et de votre niveau d'études, afin que nous puissions vous attribué une classe. Enfin, nous avons besoin du nom de votre ancien lycée et sa ville, afin de récupérer votre dossier. Mais surtout, nous devons savoir qui sont vos tuteurs légaux : parents biologiques, parents adoptifs, orphelinat, ou autre. Et par rapport à votre situation personnelle, nous devons savoir si vous avez fugué.

Mlle Hildegarda prépara de suite une fiche sur son ordinateur, afin de prendre en note tout ce que lui dirait la jeune fille.

Mlle Hildegarda écouta attentivement la réponse de Mlle Noïko, puisque tel était son nom. Hitomi Noïko était la deuxième neko qu'elle rencontrait aujourd'hui qui n'avait pas été à l'école. Elle apprit aussi que la jeune fille avait été abandonné par ses parents, certainement dans la rue, puisqu'elle n'avait aucun tuteurs légaux, ce que l'administration est censé faire. Mlle Hildegarda secoua un peu la tête. Voir un adolescent dans une telle situation alors que le Japon est un pays riche et développer. Cela devrait faire honte à tout le monde, et au lieu de ça...
Mlle Noïko rentra la tête dans les épaules, nouveau signe de peur, ce qui désola encore plus Mlle Hildegarda. Elle était certaine que cette jeune neko avait subi de la part des humains, et voilà qu'elle était obligé de mettre son avenir entre les mains d'une autre humaine.
Mlle Hildegarda réfléchit à la situation de Mlle Noïko. Il y avait plusieurs problème. D'abord le test d'entré. Elle avait normalement l'âge d'aller au lycée, mais avait-t-elle le niveau ? Et puis, qu'en était-il de son existence officielle ? Bien sur, à Yaneko, ce n'était pas grave. Mais après on était au Japon, le lycée Yaneko dépend comme tous les autres lycées du ministère de l'éducation, alors une élève qui débarque de nulle part... Elle devait bien avoir un certificat de naissance, mais c'est tout.
Soudain, elle entendit Mlle Noïko la supplier. Cela fit drôle à Mlle Hildegarda. Le dernier neko qui l'avait supplié, elle et ses amis l'avaient envoyer à la mort, ce dont elle était particulièrement honteuse. Refoulant ces souvenirs, elle fixa la jeune fille, qui semblait sur le point de pleurer.

Mademoiselle Noïko, votre situation est plutôt complexe, vous devez le comprendre. S'il n'était question que de nous, habitants de Yaneko, il n'y aurait aucun problème. Mais nous sommes aussi citoyens japonnais, et lorsqu'un élève désire s'inscrire dans un lycée, il a besoin de papiers, du dossier de sa scolarité, et il doit réussir l'examen d'entré. Pour cet examen, la meilleure solution serait encore de ne pas vous inscrire au lycée, mais en dernière année chûgakkô, et avec des cours de rattrapage encore à côté, vous aurez certainement le niveau pour aller en première année kôkô. Reste alors les papiers...

Mlle Hildegarda marqua une pause, laissant la jeune neko digérer ces informations. Mais le plus dur arrivait.

Le véritable problème, c'est votre existence officielle. Nous ne sommes même pas sûrs que vous ayez un certificat de naissance. Bien sûr, il y a des solutions. Mais tout cela prendra du temps. L'administration est plutôt lente, et je ne vous cache pas que les nekos, surtout adolescents, sont loin d'être prioritaire. Moi même je ne suis pas bien sûr de ce que l'on doit faire lors de ces situations.

Mlle Hildegarda retira les lunettes, et se massa les tempes. Elle commençait à fatiguer, et surtout, elle était anxieuse.

Enfin, vous n'êtes pas encore majeure. Il vous faudra donc un tuteur. Vous ne pourrez y échapper. Nous ferons en sorte que ce tuteur soit de Yaneko. Vous pourrez ainsi, au choix, habiter chez lui ou au pensionnat. Une autre solution est de vous émanciper. Dans ce cas, nous pourrons vous prendre comme boursière, mais il vous faudra travailler le soir. Je vous le déconseille fortement pour vos études.

Elle sourit à le jeune fille, et commença à remplir une fiche de renseignements sur son ordinateur.

Bref, la première chose à faire est de contacter les autorités, afin de savoir si vous avez bien un certificat de naissance. Dans ce cas là, nous retirerons à vos parents biologiques leurs responsabilité de parents, et ferons en sorte donc, selon votre choix, que vous vous émancipiez ou que vous ayez un tuteur légal à Yaneko. Dans le cas contraire, j'avoue que j'ignore totalement comment nous pourrons faire. J'ai besoin du nom de votre ville natale, et du nom de vos parents. Et si vous savez dans quelle maternité vous êtes née, ce serait l'idéal.

Mlle Hildegarda souffla un peu, et sourit à nouveau à Mlle Noïko.

Il me semble que Jin Sushikaï avait fugué lorsqu'il était au collège et avait ensuite vécu dans les rues. Je me demande depuis combien de temps elle se débrouille.

Puis le visage d'un autre neko lui vint en tête : Neiko Takumi n'avait elle aussi reçu aucune éducation.

Mlle Noïko eut énormément de mal à se souvenir de ses parents. Mlle Hildegarda en déduit qu'elle avait du être abandonnée très tôt, et qu'avant même cet abandon, elle devait être à part dans la famille.

Je dirais qu'elle a été abandonné vers ses dix ans, quand elle commençait à peine à prendre conscience du monde qui l'entoure. Peu être un peu plus tôt, mais avant huit ans, elle n'aurait su se débrouiller...

Mlle Hildegarda attendit patiemment que la jeune neko se souvienne. Elle ne devait pas la presser, cela la déconcentrerais. Cinq bonne minutes après, elle répondit enfin. Mlle Hildegarda prit en note sur son ordinateur les informations que lui donna Mlle Noïko. La jeune fille avait donc pour parents Kaï et Aoi Noïko. Elle se souvenait même d'avoir une petite sœur du nom de Kaya. Quand à sa ville natale, il s'agissait de Wakayama, une ville située non loin de la forêt entourant Yaneko, à peine à dix kilomètres du fameux passage. Vraiment rien d'étonnant donc qu'elle ait découvert ainsi le passage.
Puis Mlle Hildegarda effectua une recherche rapide sur le site de la ville, et découvrit par là qu'il n'y avait qu'une seule maternité, dans l'unique hôpital de la région.

Rien de plus logique. Wakayama est plutôt une petite ville, ils ne possèdent que l'essentiel.

Mlle Hildegarda se tourna alors vers Mlle Noïko et lui répondit.

Bien. Mlle Natso et moi même allons nous charger des démarches administratives nécessaires. Je vous recontacterais en dès que nous aurons besoin de vous en fait. En attendant, je vous propose de loger au pensionnat. Cela ne devrait pas poser de problème à court terme, et nous ne pouvons décemment pas vous laisser retourner dans la rue. Nous avons actuellement deux pensionnaires filles, et je pense que votre présence ne les dérangera nullement. Souhaitez vous que je vous accompagne, ou préférez vous que je vous donne un plan ?

Mlle Hildegarda regarda l'heure. Il était plus de 20h15, déjà, et elle se sentit très très fatiguée.

Sitôt cet entretiens finit, j'irais voir si tout se passe bien dans la cuisine, puis je rentrerais chez moi. De toute manière, je ne peux pas commencé à travailler sur son cas à cette heure là, ils sont tous rentré chez eux.

Et oui, les fonctionnaires de l'éducation sont certainement ceux qui travaillent le plus.

Mlle Hildegarda rentra les données que lui donna Hitomi sur sa fiche de renseignements et lui répondit. La conseillère lui proposa de rester au pensionnat jusqu'à ce qu'elles aient réglé, elle et Mlle Natso, les démarches administratives. " Ce doit être la directrice... ".

Hitomi se dit que l'entretient ne s'était pas trop mal passer... Enfin, c'est ce qu'elle espérait. Elle espérait aussi que ces deux personnes réussissent à trouver ce qu'il fallait pour qu'elle puisse rester ici...

Mlle Hildegarda lui proposa de l'accompagner jusqu'à une chambre, dans laquelle elle pourrait retrouver deux autres pensionnaires filles, ou de lui donner un plan et qu'elle y aille seule. Hitomi se demanda alors comment celles-ci pouvaient être.

- Je préfèrerais y aller seule s'il vous plaît..., lui dit-elle gênée de peur que la cpe le prenne mal.

Hitomi la regarda et eu l'impression que cela ne la dérangeait pas, que ça l'arrangeait même... Mlle Hildegarda lui tendit alors un plan du pensionnat et Hitomi le prit. Celle-ci le regarda attentivement avant que la cpe lui dise de partir. Ce qu'elle ne fit pas tout de suite. Hitomi se demanda pourquoi, elle qui croyait que la conseillère allait la laisser partir dans les deux secondes qui suivaient.

Bien que Mlle Hildegarda ait été sympatique avec elle jusqu'à cet instant, Hitomi avait hâte de sortir de ce bureau pour pouvoir respirer un peu. La peur qu'elle avait eu au départ en voyant cette femme s'était dissipée au fur et à mesure mais elle l'avait toujours un peu. Soudain elle pensa que les deux pensionnaires qu'elle allait retrouver pouvaient être humaine et cela lui donna des frissons que la cpe remarqua... Hitomi fit comme si elle ne l'avait pas vu pour éviter d'entamer une conversation déplaisante...

- Excusez-moi mais... puis-je partir maintenant ? Vous n'avez plus besoin de quoi que se soit je crois... ? demanda-t-elle gênée.

La jeune neko lui répondit qu'elle préférait y aller seule, aussi Mlle Hildegarda lui tendit un plan du pensionnat. Cela l'arrangeait un peu, elle n'avait pas envie de faire office de guide touristique non plus ! Et puis, elle préférait que ce ne soit pas elle qui la présente aux autres pensionnaires. Vu l'heure, ils devaient tous être en train de diner dans les cuisines. Elle allait devoir en avertir Mlle Noïko.
Celle ci lui demanda si elle pouvait se retirer. Mlle Hilegarda l'avait vu étudier avec attention le plan, et en avait déduit que la jeune neko tenait beaucoup à son indépendance. Peut être s'émancipera-t-elle ?
La jeune fille semblait gênée, ce que Mlle Hildegarda comprit de suite.

Après tout, elle ne doit pas aimer les humains, et voici son destin entre les mains d'une humaine.

Cette pensée insidieuse lui revenait souvent en tête. Elle possédait vraiment un énorme pouvoir sur beaucoup de jeunes. Autrefois elle l'aurait utilisé à des fins strictement personnelles, comme au collège. Mais maintenant elle avait changé. Ce qui n'excluait pas qu'elle pensait à ce que cette situation avait de positif pour elle. Car Mlle Hildegarda possédait bel et bien un côté égoîste et intéressée.

Oui bien sur vous pouvez y aller Mlle Noïko. Ne vous inquiétez pas si vous ne trouvez personne dans la chambre, il me semble qu'ils ont organisé un dîner en cuisine. Vos colocataires, si elles vous acceptent, et que vous même l'accepter, s'appellent Amamiya Cross et Sakura Hitaro. Je vous souhaite une bonne fin de soirée.

Elle se leva, accompagna Mlle Noïko jusqu'à la porte, lui serra la main, et referma la porte derrière elle. Puis elle éteignit l'ordinateur, prit son livre dans le tiroir, puis partit, éteignant les lumières et fermant la porte du bureau à clef.

Après une bonne nuit de sommeil donc, Mlle Hildegarda retrouvait son cher bureau. Rapidement, elle s'installa devant son ordinateur, l'alluma, et profita de ce court laps de temps pour faire chauffer de l'eau. Bientôt, elle se retrouva une tasse de thé à la main, lisant attentivement plusieurs décrets de lois concernant les enfants sans papiers car abandonnés, mais néanmoins japonais. Elle tapa rapidement plusieurs lettres, s'adressant à la mairie de Wakayama, ainsi qu'à l'unique maternité de la région, afin de retrouver la trace des parents de la jeune Hitomi, et surtout, les preuves de sa nationalité japonaise. Elle imprima ces lettres, auxquelles il ne manquait plus que la signature de Mlle Natso, la directrice de Yaneko.
Directrice qui n'était toujours pas au courant de cette nouvelle pensionnaire plus que particulière. Mlle Hildegarda pensait désormais avoir suffisamment d'informations pour avertir la jeune femme de ces récents évènements. Après tout, elle avait en horreur de déranger quelqu'un pour rien, ou peu. Il lui avait semblé normal de travailler de suite sur ce dossier sensible, avant de le présenté à Mlle Natso. D'autant plus que dans un coin de sa tête, elle se pensait la plus apte à bien réagir. Après tout, elle avait plus d'expérience que la directrice.
Elle se saisit du téléphone interne et se mit en contact rapidement avec la neko.

Konnichiwa, Mlle Natso. Mlle Hildegarda à l'appareil. J'aimerais évoquer avec vous le cas du jeune fille. [...] Non, il ne s'agit pas de cela, ce n'est pas pour manquement à la discipline. [...] Oui Mlle Natso, une nouvelle pensionnaire, bien que cela reste hypothétique. [...] Si cela ne vous dérange pas, je préfèrerais vous en parler de vive voix. [...] Ne vous dérangez pas, je peux venir dans votre bureau. [...] Bien Mlle Natso, en ce cas, je vous attends. [...] A tout de suite, Mlle Natso.

Elle refit chauffer de l'eau, pour deux tasses cette fois ci, et le thé commençait à peine à infuser lorsque Mlle Hildegarda entendit toqué à la porte. Se doutant qu'il s'agissait là de la jeune directrice, elle se leva pour aller ouvrir.

Mlle Natso, je vous en prit, prenez place.

Elle même retourna derrière son bureau, tendit une tasse à la neko, et inspira un grand coup.

Hitomi Noïko. Elle est arrivée hier soir, et c'est une jeune neko qui fut abandonnée par ses parents. Elle aimerait étudier ici...

Voilà, le principal était dit.

Alors que la jeune directrice entrait, Mlle Hildegarda détailla, par habitude, ses vêtements. A nouveau, elle ne put empêcher une petite grimace venir sur son visage. Ce n'était pas là une tenue de directrice. Même pas de professeur d'ailleurs. Trop sexy, trop décontracté. Cela ne montrait en rien la position plus que supérieure de Mlle Natso dans le pensionnat. Cela n'imposait pas le respect. Elle avait déjà enté de lui expliquer son point de vue, en vain. Mais malgré cela, Mlle Hildegarda éprouvait un certain respect pour la jeune directrice, et ce qu'elle accomplissait ici. Même si elle pensait dur comme fer que tout le projet ne pourrait qu'échouer sans elle. Car il fallait bien quelqu'un pour maintenir l'autorité, que diable !

Oui, je vais bien, merci Mlle Natso. J'espère ne pas vous avoir déranger. Mais prenez place, je vous en pris.

C'est en disant ces mots qu'elle s'était elle même réinstaller à son bureau, et tendait une tasse de thé à la directrice. Puis, après avoir inspiré un grand coup, elle avait résumé la situation en quelques mots. Vraiment très rapidement. Mlle Hildegarda était de nature franche et directe. Elle ne se taisait que lorsqu'elle risquait de tomber dans le politiquement incorrect, ou quand cela risquait de porter atteinte à sa position, ou à Yaneko.
Mais elle ne laissa pas à la directrice le temps d'en placer une. Elle enchaina rapidement, expliquant tout ce qu'elle savait de la situation.

Cette jeune fille dit avoir dix sept ans, et venir de la ville de Wakayama. Elle dit aussi avoir été abandonnée. Je pense que cela a du se passer entre ses huit et dix ans. Ses parents se nommeraient Kai et Aoi Noïko. Bien entendu, je n'ai aucune raison de me méfier quand à la véracité des ses dires. Nous avons toutes deux conscience de la situation de ces adolescents. J'ai accepter, en solution provisoire, qu'elle loge au pensionnat. Mais bien entendu, pour l'inscrire définitivement, nous avons besoin de ses papiers.

Elle se saisit des lettres qu'elle avai préalablement rédigées, et les tendit à la jeune directrice.

La chance que nous avons pour le cas Noïko, est qu'elle se souvient de sa famille biologique. J'ai donc adressé d'une part à la mairie de Wakayama, et d'autre part à la maternité de la ville, une demande de renseignement sur la famille Noïko. Pour la ville, je demande s'ils possèdent bien le certificat de naissance de Mlle Noïko, de même que les mouvements qui lui sont attribués. Je veux savoir si elle est officiellement inscrite quelque part, ou autre. Voire même si elle a été déclaré morte. Car après tout, une enfant ne peut disparaitre comme ça. Quand à la maternité, c'est dans le cas où la mairie de Wakayama n'a pas de certificat. J'ai demandé les passages de la famille Noïko, dans une fourchette de temps approximant l'âge qu'elle m'a donné.

Car évidemment, Mlle Hildegarda ne pouvait être sûre que l'adolescente 'avait pas perdu notion du temps pendant ses années de rues.
Une chose était sûre, elle avait pensé à tout, ou presque. Et si elle avait oublier quelque chose, elle ne voyait pas quoi.

Si nous retrouvons les papiers nécessaires, nous n'auront aucuns problèmes à retirer Mlle Noïko de leur garde. Il lui faudra alors trouvé un tuteur, sauf si elle demande son émancipation. Dans le cas du tuteur, nous devront très certainement nous battre pour qu'il soit de Yaneko...

L'avantage, c'était au moins qu'ici, la plupart des habitants seraient prêts à prendre cette charge. Mais l'administration risquait de refuser, et de la placer le plus loin possible d'eux.