Kimiko était partie de chez elle en pleine nuit. Elle n'en pouvais plus, ne supportais plus tout ce qui se passait.
Voilà des mois qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de sa bien aimée, mais c'est pourtant cette nuit qu'elle craqua.
Elle n'avait pas pris le temps de mettre une veste, ni même des gants ou quoi que ce soit qui aurait pu la réchauffer. Il neigeait. Et elle, elle se baladait au hasard des chemins, juste vêtue d'un short et d'un débardeur. Elle avait froid, mais plus rien ne comptait.
Ses lèvres bleuies par le froid glacial tremblaient, l'extrémité de ses doigts ne bougeait plus, ses larmes gelaient avant même d'avoir atteint ses joues.
Rien ne bougeait autour d'elle, tout le monde était chez soit, au chaud près d'une cheminée, dans les bras de la personne aimée. Quand elle arriva près de l'étang, seul un groupe de jeunes nékos accompagnés de leur mère virevoltaient sur la glace.
Elle les enviait. Pour eux, tout semblais si paisible, si beau. Elle, elle n'arrivait même pas à comprendre pourquoi elle était ici, pourquoi sa tendre moitié ne lui donnait aucun signe de vie.
Kimiko s'assit au bord de l'eau, à l'abri d'un arbre centenaire. Elle regarda longtemps les enfants patiner sur l'eau gelée, se rappelant vaguement son enfance, se plongeant dans des souvenirs plus profonds que tout les autres.
Ses doigts lui faisaient mal, son corps tout entier la suppliait de rentrer, au chaud, mais elle, elle n'arrivais pas à bouger, ou du moins à en avoir envi. Regarder le sourire des enfants qui s'amusent lui faisait du bien, cela la calmais au plus haut point. Elle ne voulais pas rentrer, elle ne voulais pas se retrouver seule à nouveau. Elle avait besoin de voir des gens, même de loin, pour se rappeler que les malheurs ne sont qu'éphémères.
Cela faisait maintenant plus de quatre heures qu'elle était assise ici, la neige commençais à blanchir ses cheveux, son sang commençais à ne plus vouloir circuler. Cela faisait un moment déjà que les enfants étaient partie, sous les cris de leur mère, après que l'un d'eux poussa la plus petite dans la neige, faisant de ses sanglots le seul son environnent.
Kimiko regarda au loin et c'est là qu'elle la remarqua. La lune était pleine, si belle, si ronde. Elle se dit qu'il n'y avait rien de plus magnifique que la pleine lune.
C'est sur cette pensée qu'elle s'endormit, allongée dans la neige, seulement vêtue de son pyjama.